Liévin l’entreprenante (le slogan de la cité) ou Liévin la consternante ? Au cœur de cette problématique, se trouvent deux fonctionnaires de la mairie. Appelons-les Marion et Damien. Ils sont, du reste, réellement identifiables sur les réseaux sociaux. Ils s’y affichent volontiers avec leur fonction respective.
Sur la toile, la première se présente pompeusement comme « chargée de communication de la ville de Liévin et ancienne journaliste« . Etrangement, en 2024, elle témoigne d’une attitude désagréable, voire méprisante envers la presse ; ses anciens confrères…
Motus…
Tout d’abord, Marion refuse catégoriquement de communiquer avec les journalistes. Quand elle daigne leur répondre, par « chat », la jeune femme se contente de les renvoyer… au standard de la mairie et sur le site internet de Liévin ! Ici, de l’aveu même de la « com », ni communiqué de presse envoyé, ni rédacteurs conviés au conseil municipal. Du rarement vu en presse locale en quarante ans de carrière…
Cette stratégie de communication est loin d’être efficace pour établir un dialogue constructif, entre municipalité et médias de terrain. Les journalistes localiers se sentent, d’emblée, tenus à l’écart des informations même pas cruciales sur la vie de la cité. Qui plus est quand ils sont, eux-mêmes, liévinois ou lensois…
…et bouche cousue
Pire encore, il s’avère que Marion n’a jamais été journaliste, comme elle le prétend, logo d’un titre à l’appui, sur son profil Linkedin. En réalité, elle n’a été qu’une stagiaire dans un grand quotidien régional d’information. Elle est inconnue à la CCIJP (Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels). Cette dissimulation de ses réelles expériences professionnelles, permettrait de jeter le doute sur ses compétences, en matière de communication, à Liévin.
Damien est le supérieur de Marion, visiblement un peu plus qualifié. Hélas, force est de le constater, c’est une coquille vide. Le « boss » ne fait pas, non plus, preuve d’une attitude accueillante envers les médias. Cette ex-carte de presse, convertie en fonctionnaire-chef, va jusqu’à menacer un journaliste confirmé de le bloquer, s’il ose exercer son métier. C’est-à-dire écrire un article sur Liévin, sans son aval de bureaucrate. Ceci même si la mairie refuse de communiquer avec la presse.
Le silence est d’or
Damien n’a pas dû sortir beaucoup de sujets chauds quand il était carté tricolore. Dans tous les cas, étrange façon de dialoguer à Liévin ! Cette tentative de censure est un affront caractérisé à la sacro-sainte Liberté de la presse. Ce muselage des médias locaux est doublé par une injure à la transparence démocratique. Hey, Monsieur Damien, vous qui « drivez » Marion, le 14-Juillet 1789, ça vous parle ?
Visiblement, Marion n’est pas, non plus, familière de l’histoire de la commune, qu’elle représente. Elle semble ignorer la rivalité qui, dans les années 1980, opposait farouchement Liévin à Lens. La ville-sous-préfecture voisine était, pourtant, du même bord politique. Quand Lens agrandissait son stade pour accueillir la Coupe du monde de football, à la fin du siècle dernier, Liévin rétorquait en construisant un stade couvert régional. Joli ouvrage du reste.
Villes jumelles
La mésentente trouverait son origine, affirment les Anciens, dans l’implantation, il y a un siècle, d’une gare ferroviaire à Lens contre un simple passage à niveaux accordé à Liévin (rue Alfred-Maës en limite des deux villes). Il a été remplacé depuis par la voie rapide.
Certes, en 2024, à travers la communaupole, la hâche de guerre entre Liévin et Lens, est enterrée depuis des lunes. Cette rivalité révolue témoigne, néanmoins, d’un attachement fort à l’identité minière et locale. C’est aussi le gage d’une histoire encore proche. Elle ne devrait pas être oubliée ou méconnue. Damien l’admet volontiers. Il dit connaitre les affrontements politiques du passé. Mais il soutient Marion. Il finit par brusquement bloquer son interviewer. Dont acte.
Micro-trottoir
Vendredi 26 et samedi 27 janvier, des administrés ont été interrogés dans les rues de Liévin. Cela semble évident : les tensions entre la ville, la presse et les habitants, ne passent pas inaperçues. Trois personnes, choisies au hazard, ont confié leur incompréhension. Elles évoquent des relations « complexes, entretenues par la municipalité avec médias et Liévinois« . Toutes souhaitent une amélioration de la communication et une relation plus fluide (c’est un euphémisme) avec la presse locale. Selon le vieil adage : « Qui vivra verra« …
(photo DR)
(photo DR)
C’est indéniable, la ville de Liévin doit améliorer sa stratégie de communication. Elus et communicants doivent apprendre à instaurer un dialogue ouvert et transparent, avec la presse. 2024 marque un double anniversaire : celui des cinquante ans du coup de grisou à Liévin (42 morts) et les quarante ans de l’inauguration du sous-terrain passagers de la gare de Lens.
En 1974 et en 1984, Marion et Damien lisaient Tintin (et Milou !) voire n’étaient pas nés. Aujourd’hui, les élus locaux doivent s’entourer de collaborateurs expérimentés du cru. Pas de jeunes communicants de pacotille, venus « se la couler douce » à la mairie, après avoir été, un temps, stagiaires dans la presse. A contrario, une gestion saine des relations avec les médias, contribuerait à renforcer l’image de la municipalité, conduite par Laurent Duporge. Une occasion de faire perdurer l’héritage, laissé par son prédécesseur, à ne plus manquer.
Communiquons !
Ce travail de fond favoriserait une meilleure compréhension entre ville, administrés et journalistes. Il est temps que Liévin se tourne vers l’avenir sans, pour autant, renier le passé. Objectif 2024 : mettre en place une communication constructive, basée sur la confiance et le respect mutuels. Comme du temps de Jean-Pierre Kuchédia, député-maire de Liévin, de 1981 à 2013 et ancien compagnon d’armes de Daniel Percheron.
Berceau de la radio libre
L’ancien premier magistrat savait dialoguer avec les journalistes. La preuve : le 1er juillet 1985, il a créé une radio locale, au nouveau square du Grand condé de l’époque. Nuance 4, dite « Les couleurs de la vie à Liévin« , était dirigée par un animateur de Radio France, Régis Godefroy, toujours à Lens. La station était dotée d’un service d’information de 3 journalistes professionnels, payés par Liévin. Ceci veut dire celà.
La cité aime son territoire. Les habitants et la presse locale aussi. Alors pourquoi fermer la porte ?
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