LILLE

par Frédéric Pinchon

Le métro de Lille, inauguré en 1983, est souvent salué pour avoir été le premier réseau de métro automatisé du monde. Hélas, il souffre aujourd’hui de son âge avancé. L’usure des infrastructures, les récents problèmes liés à la présence d’amiante et les polémiques tarifaires, suscitent de plus en plus de mécontentement parmi les usagers. Ces derniers se demandent si les améliorations promises verront le jour.

Découverte d’amiante

Une série de contrôles a, récemment, révélé la présence d’amiante dans certaines stations du métro de Lille. Les autorités se veulent rassurantes. Elles affirment que « des mesures de protection sont en place ».

Une série de contrôles a, récemment, révélé la présence d’amiante dans certaines stations du métro de Lille.
Infographie Frédéric Pinchon.

Toutefois, cette découverte a eu l’effet d’une onde de choc. Le réseau de transport a même dû être partiellement interrompu pour permettre des travaux d’analyse et de désamiantage.

Pour certains, cela remet en question la sécurité des passagers et des employés. « On a beau dire que tout est sécurisé, c’est quand même inquiétant de savoir qu’on prend le métro tous les jours dans ces conditions », confie Louise, une étudiante en droit. Âgée de 22 ans, elle utilise le métro quotidiennement pour ses déplacements, entre son domicile et l’université.

Infrastructures vieillissantes

À l’origine, le métro de Lille était un exemple d’innovation, un symbole de la modernité et du dynamisme de la métropole nordiste. Cependant, quarante ans plus tard, les infrastructures montrent des signes évidents d’usure. Les pannes sont fréquentes.

Les stations et les rames sont souvent marquées par des signes de vétusté. « Entre les problèmes techniques et les odeurs désagréables, on n’a pas l’impression d’être dans un métro d’une grande métropole », déplore Marc. Cet enseignant de 45 ans réside à Lille.

Une série de contrôles a, récemment, révélé la présence d’amiante dans certaines stations du métro de Lille.
Infographie Frédéric Pinchon.

Malgré les annonces répétées de modernisation, de nombreux usagers restent sceptiques, quant à la capacité de la MEL (Métropole européenne de Lille) à réaliser les travaux requis.

Hausse du billet

En parallèle de ces préoccupations sur la sécurité et la qualité du service, la MEL a annoncé une augmentation du tarif du ticket. Le billet passera de 1,80 à 2,20 euros, début 2025. Cette hausse est justifiée par la hausse des coûts d’exploitation et les besoins d’investissement. Toutefois, elle tombe au mauvais moment. Son annonce suscite indignation et incompréhension.

Pour de nombreux usagers, il est difficile de comprendre cette augmentation quand le service ne semble pas s’améliorer. « C’est inadmissible, on va payer plus cher pour un service qui se dégrade », affirme Camille. Cette infirmière de 34 ans est déçue par les conditions actuelles du réseau. « On nous parle de modernisation. Pour l’instant, on ne voit rien de concret mise à part la hausse du billet », se plaint la Lilloise.

Avenir incertain

Face à cette situation tendue, la MEL et Transpole (exploitant le réseau), ont annoncé plusieurs mesures. Elles visent à améliorer les infrastructures. Des projets de modernisation sont en cours. On évoque, notamment, l’achat de nouvelles rames et des travaux de rénovation, sur certaines lignes.

Une série de contrôles a, récemment, révélé la présence d’amiante dans certaines stations du métro de Lille.
En 1980, la construction du métro automatique de Lille fut un événement national.

Ces investissements visent à redonner un coup de jeune au réseau et à réduire les pannes. Toutefois, ces annonces sont  accueillies avec méfiance. Les usagers ont l’impression d’entendre ces promesses depuis plusieurs années sans voir de résultats tangibles.

Pour certains, le véritable problème réside dans le manque de communication et de transparence des autorités locales. Les Lillois pointent évidemment du doigt  l’avancement des travaux et des problèmes de sécurité.

Clients exaspérés

En effet, le recrutement de 5 contrôleurs s’est avéré nécessaire pour lutter contre les incivilités croissantes. Pour les usagers, trop c’est trop ! Ils souhaitent des réponses claires et, surtout, des solutions rapides pour que le métro de Lille retrouve la fiabilité qui a fait sa réputation dans les années 1980.

Une série de contrôles a, récemment, révélé la présence d’amiante dans certaines stations du métro de Lille.
La MEL doit regagner la confiance des usagers.

Alors que la date de l’augmentation des tarifs approche, il est clair que la MEL doit impérativement regagner la confiance des usagers. La plupart est exaspérée par un réseau qui semble en perte de vitesse.

En attendant, chaque jour, des milliers de Lillois empruntent un métro vieillissant. Tous espérent que les promesses de modernisation de la MEL ne resteront pas lettre morte. Qui vivra verra…

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