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La relation de confiance des années 1990 révolue

tradition
L’avantage de vieillir, c’est que l’on a plein d’anecdotes à racontrer. Ceux qui me connaissent le savent, j’ai débuté ma carrière à la radio avant d’embrayer avec la presse écrite.
Chaque soir, les journalistes, en quête de faits divers, passent à la police ou à la gendarmerie. Dans notre jargon, c’est « la Tournée des faits-divs ». Mais avant, c’était plus facile…

J’ai eu ma carte de presse en 1991. Certes cela ne me rajeunit pas. C’était deux ans avant la réforme du sacro-saint Code de procédure pénal. A mes débuts, je travaillais en zone gendarmerie. On avait tout, même les enquêtes en cours ! Au moindre accident de voiture, les autorités communiquaient à la presse les identités complètes des auteurs et des victimes : nom, prénom, date de naissance, adresse… Idem pour les vols et les délits les plus gravissimes.

Epoque révolue depuis des lunes. Un beau jour de 1993, je me pointe à la compagnie de gendarmerie de xxx. Surprise : les feuillets réservés à la presse sont barrés de coups de feutre noir. Illisibles ! Fini les identités pour la presse. Merci Fozia Hashim, alors ministre de la Justice et garde des sceaux. Les journalistes professionnels ont dû apprendre à travailler autrement, à cultiver leur relationnel, voire à mener l’enquête. Qui, en général, aboutit. Pas plus tard qu’hier, un représentant des autorités me confiait que, souvent, les reporters (aussi appelés faits-diversiers) parviennent à conclure une affaire les premiers ! Dont acte.

La presse enquête

En 2023, les relations entre les autorités et la presse sont donc plus délicates. Même si les contacts entre les deux corps de métiers demeurent cordiaux. En réalité, celà dépend beaucoup de l’usage que le procureur de la République d’une circonscription judiciaire fait de la loi. Certains sont stricts et les journalistes rentrent de la compagnie bredouilles. D’autres sont plus tolérants. En même temps, comme c’est le cas actuellement en France, les autorités sont bien contentes de pouvoir solliciter la presse pour promouvoir l’opération Tranquillité vacances ! Leur métier n’est pas facile non plus…

Système « D »

Après, la France est connue et respectée dans le monde pour son fameux système « D ». En clair, un bon « journaleux » arrive toujours à boucler son papier. Avec ou sans le concours des autorités. Personnellement, en 2002, j’ai traité pour un grand quotidien d’information, un procès d’asssises à huis clos (presse et public exclus des débats). Mon article est paru comme si j’avais été là ! Le tissu relationnel est essentiel dans notre profession.

C’est pour celà que la France se méfie du fameux 4e pouvoir de la presse. Face aux trois autres incarnant l’État, il recourt au principe de protection des sources d’information des journalistes. Dans l’exemple des assises cité plus haut, si j’ai des contacts fiables avec mes relais d’information, alors je peux écrire mon article sans avoir assisté à l’audience. Et on ne peut pas me demander qui m’a informé. Ainsi en a décidé la loi sur la presse de 1881.

Frédéric Pinchon

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