LILLE
Pour éviter de se faire flasher par les radars, certains automobilistes redoublent d’imagination. La dernière trouvaille, repérée par le site Reportages photos, semble simple. Attention ! Elle est strictement interdite par la loi : la laque ou le collant sur les plaques d’immatriculation. L’objectif ? Rendre les plaques illisibles aux radars, en cas de flash. Ce procédé, bien que tentant pour certains conducteurs soucieux de leur permis de conduire, constitue une infraction pénale sévèrement réprimée.
Un automobiliste lilois, appellons-le Julien, admet avoir utilisé cette méthode à plusieurs reprises. « Je roule souvent sur des routes où les radars sont omniprésents », confie-t-il. « J’ai entendu parler de la laque sur des forums en ligne. Ca semblait être un bon moyen d’éviter des amendes. J’ai essayé plusieurs fois. Honnêtement, je n’ai plus reçu de contravention depuis. » Il précise appliquer une fine couche de laque transparente sur ses plaques avant chaque long trajet.
Cependant, Julien sait qu’il prend un risque. Il justifie son choix : « Ce n’est pas légal mais c’est devenu tellement facile de se faire flasher pour quelques kilomètres au-dessus de la limite ». Certes.
Tolérance zéro
Du côté des autorités, la tolérance est inexistante. Selon Claire Leblanc, procureure de la République, « l’utilisation de laque, pour rendre une plaque d’immatriculation illisible aux radars, est une fraude. Les sanctions peuvent être lourdes. » En effet, cette pratique tombe sous le coup de l’article L317-4-1 du Code de la route. Il prévoit des peines sévères pour toute altération des plaques d’immatriculation. « Qu’il s’agisse de produits chimiques ou de dispositifs électroniques, c’est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 3 750 euros. De plus, le véhicule peut être immobilisé. L’automobiliste peut se voir retirer jusqu’à six points sur son permis », précise la représentante du Ministère public.
En outre, la justice rappelle que cette méthode, en plus d’être illégale, est loin d’être infaillible. « Les radars de nouvelle génération, notamment les discriminants, sont capables de détecter ce genre de subterfuge », ajoute la procureure. Certains dispositifs peuvent même photographier l’avant du véhicule, rendant inutile la laque appliquée sur la plaque arrière.
Du ruban adhésif
En définitive, utiliser de la laque sur ses plaques d’immatriculation pour échapper aux radars est une fausse bonne idée. Entre les risques de sanctions financières et la possibilité d’une suspension de permis, les conducteurs s’exposent à de graves conséquences.
Autre méthode récente utilisée : l’utilisation de ruban adhésif isolant. Avec ingéniosité, certains conducteurs modifient les caractères de leur plaque d’immatriculation. Un exemple de cette pratique a été récemment observé, en Espagne, sur l’autoroute AP-7. Dernièrement, un conducteur a été arrêté par la police catalane. Il avait altéré sa plaque d’immatriculation avec du ruban isolant noir. La lettre « F » avait ainsi été transformée en « E ». En Espagne, la falsification des plaques d’immatriculation est sévèrement punie. La fraude est passible d’une peine de prison allant de six à douze mois.
Parole d’avocat
Enfin Jérôme Fléchel est avocat pénaliste au barreau de Lille. Le défenseur est déjà intervenu dans ce type de dossier routier. « Ces actes sont punis sévèrement. Ils compromettent la sécurité routière et l’intégrité des contrôles », réagit-il. Et de confirmer : « Les sanctions peuvent aller jusqu’à des amendes lourdes et des peines de suspension de permis. Ce type de comportement montre un mépris pour les règles. Il met en danger non seulement l’individu mais, aussi, les autres usagers de la route. L’avocat conclut ainsi : « Il est crucial de respecter la législation pour garantir la sécurité de tous ».
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